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 (Loris & Draven) Take me Home

Anonymous
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 (Loris & Draven) Take me Home   Dim 10 Mai 2020 - 19:11

Take me Home


- On peut mettre le numéro de Butterfly avant celui de CandyBlue, non?

Je regarde le planning que me tend SweetPie, il n'a pas ton charme, pas ta carrure, pas ta délicatesse, mais il est doué dans ce qu'il fait, c'est pour cela que lorsque tu n'es pas là, c'est lui qui s'occupe particulièrement bien du Lost H(e)aven. Cet endroit, je l'aime énormément, c'était un vieux batiment, surement un entrepot pour y stocker du café ou une épice quelconque et je l'ai rénové pour y abriter toutes celles et ceux qui ont été abandonné. Un peu comme toi. Mais toi, cela a toujours été différent. Toi, je t'ai trouvé dans la rue, après une agression, toi, sauvage et indomptable. J'ai réussi à te faire rester à mes côtés, pendant trois ans, à t'enseigner les bases de mon art, de mon essence divine, jusqu'à t'en donner une partie, à faire de toi mon disciple.

- Oui, c'est une bonne idée et ça perm...

Je tourne la tête brusquement vers le mur, mais surtout vers... vers toi... toi qui... souffre? Je fronce les sourcils. je n'entends même pas les mots de SweetPie qui me demande si cela va? Je ressens quelque chose de terrible poindre en moi. Ce n'est pas fugace comme une émotion ou un sentiment brusque et naturel. Tu as toujours été ainsi, à ne jamais savoir su quel pied danser et ces derniers mois j'ai appris à vivre avec cela. J'aime ce maelstrom qui innonde ton âme en peine. Cela te caractérise si bien, car cela prouve que tu restes indomptable et indompté, malgré nos nuits passées ensemble et nos cavalcades sauvage. Mais là, non, c'est plus profond, plus... léthal... J'attrape aussitôt mon manteau et court hors du Lost. Je sais où aller, il me suffit de suivre ce que tu me hurles depuis ton refuge.

Je grimpe dans la voiture et démarre sur les chapeaux de roues. Je peux déclencher les radars automatiques en chemin, je m'en contrefiche totalement. Plus je me rapproche de ce terrible lieu et plus cela me fait mal. Je finis par laisser la voiture en double file, car il y a un aglutinement autour d'une zone enrubannée. Les pompiers tentent de maitriser l'incendie d'une église catholique. Et je sais que tu es là, je te vois parce halo doré. Tu es sous terre bon sang, qu'est-ce que tu fiches ici. Loris! Je veux passer, mais des policiers m'en empèchent. Je m'en fiche de me bruler, je veux te récupérer, j'insiste, mais on me repousse de nouveau. Bon sang que j'ai mal. Je crie, je n'ai pas honte de le dire, je crie parce que je te veux. Je veux te protéger, dans mes bras.

Il n'y a que là que tu seras en sécurité, je le sais. Alors je hurle de plus belle, laissant parler ma colère, ma rage, ma douleur, ma peur, que dis-je ma terreur de te perdre. C'est ton nom que je clame aux flammes et je maudis cette foutue église qui a pris flamme! C'est supposé être de la pierre! Pourquoi est-ce qu'elle part en fumée. Je ne veux pas être le témoin de ta mort, j'ai déjà les âmes de ceux qui périssent encore maintenant dans ce brasier qui me crient leurs secrets. Je ne veux pas que tu termines ainsi, cela serait trop dur, trop douloureux. Bon sang, pourquoi les pompiers ne font rien pour te sortir de là? Et dire qu'il me faut patienter encore et encore! Une minute est un calvaire alors imaginer plusieurs heures, le temps que les hommes du feu parviennent jusqu'à toi.

- Loris! que je te crie lorsque je te vois arriver au bras d'un pompier, secoué, choqué... Je pousse toutes les personnes sur ma route et je te happe dans mes bras. Oh, Loris...

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Anonymous
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 Re: (Loris & Draven) Take me Home   Dim 17 Mai 2020 - 19:37
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Take me Home
Il n'aurait su dire combien de temps s'était écoulé depuis qu'il était là, recroquevillé sur lui-même dans un recoin sombre de cette crypte. La tête contre ses genoux, les yeux fermés pour ne pas voir ce qui l'entourait, le corps agité de tremblements incontrôlables. Il était muet, silencieux, il ne voulait pas laisser échapper un seul sanglot. Loris luttait contre l'envie de péter les plombs, de se ruer sur cette porte et de la défoncer à coup de pieds, à coups de poings. Il aurait tout aussi bien pu s'y fracasser la tête, pour s’assommer et que cette horrible torture cesse enfin. Quand de nouveaux bruits résonnèrent tout à coup dans le silence de la crypte, il cru qu'il était en train d'halluciner. Loris ne voyait plus clair. Tout tanguait autour de lui, tout était flou. Il vit la porte s'ouvrir brutalement et des hommes en uniforme envahir la cave. L'un d'entre eux l'attrapa sous les bras et le contraignit à se redresser pour l'emmener dehors, sans réelle douceur. La poigne du pompier lui faisait mal, il titubait et quand on le fit traverser l'église, il crut apercevoir des corps calcinés aux visages déformés. Il sursauta dans un spasme et se débattit entre les bras du pompier qui referma sa poigne, bloquant ses bras pour l'emporter à l'extérieur.

Le changement brutal de luminosité agressa ses yeux, il ne parvenait pas à distinguer les visages de ceux qui l'entouraient, tendant vers lui micro et caméra. Loris secoua la tête, des larmes plein les yeux. Il ne voulait pas parler aux journalistes, il était à l’affût d'une seule et unique personne et c'était ce qui lui permettait de tenir encore debout. Parmi la foule de badauds qui se retrouvaient là, à contempler le spectacle de l'église en flamme, Loris avait l'impression de ressentir une présence chaleureuse qui se détachait de la masse avec puissance. Est-ce qu'il délirait ? Il se frotta les yeux, le cherchant parmi la foule avec égarement. Il avait eu l'impression de l'entendre appeler son prénom, il avait pourtant bien cru reconnaître sa voix qui l'appelait, qui criait. Draven? Son murmure s'étrangla dans sa gorge trop sèche. Il l'avait tellement espéré pendant ces heures horribles d'emprisonnement et il osait à peine y croire. Il l'avait appelé silencieusement de toute son âme, s'accrochant désespérément à cette pensée. Tout ce qu'il désirait, c'était que Draven vienne le chercher, il ne songeait qu'à ça, à ce besoin primaire de sentir son contact, son odeur, son aura. Des larmes brûlantes s'échappèrent de ses yeux pour couler silencieusement contre ses joues, puis soudain, un sanglot s'échappa de sa gorge quand il aperçu cette ombre se détacher de la foule et se précipiter vers lui. C'était lui, c'était bien lui...

Il s'arracha au bras du pompier pour se laisser happer entre les bras de Draven et rejoindre enfin son étreinte. Loris lui sauta littéralement au cou, entourant ses épaules de ses bras tremblants pour s'y accrocher avec force. Dans le même mouvement, il se hissa impulsivement dans ses bras, au risque de le faire tomber sous la violence de son assaut. Ses jambes s'accrochèrent à sa taille avec la même force que ses bras s'arrimaient à son cou. Son corps entier tremblait de nervosité et de rage, comme s'il craignait qu'on l'arrache aux bras de son dieu. Dans l'état où il se trouvait, Loris n'aurait pas hésité à mordre cruellement quiconque aurait osé essayer. Pourtant, alors qu'il s'accrochait à Draven, le cœur battant si fort de se retrouver enfin dans ses bras, une nouvelle bouffée d'angoisse vint l'agresser.

- Tu dois pas rester ici ! Murmura-t-il à l'oreille du dieu dans un sanglot. Faut vite que tu partes, c'est hyper dangereux, y'a des ... des fous furieux, des dieux qui veulent foutre la merde !

Est-ce que les Aztèques étaient encore dans le coin ? Sûrement que oui ! Et il y avait aussi cet autre dieu inconnu aux flammes blanches qui l'avait menacé... Si Ghede Nibo se montrait ici, est-ce qu'il ne risquait pas les pires ennuis ? La peur qu'il ne soit exposé au danger le fit frissonner plus fort. Toujours sous le choc, Loris ne se rendait pas compte de l'incohérence de ses propos, alors qu'il demandait à Draven de fuir sans pour autant le relâcher, toujours accroché fermement à lui.
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Anonymous
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 Re: (Loris & Draven) Take me Home   Mer 20 Mai 2020 - 16:16

Take me Home


- Loris!

Le monde cesse totalement d'exister à cet instant précis. Que les dieux de toutes les civilisations soient bien réelles, que les humains nous servent d'esclaves et de sacrifices, je m'en fous royalement. Il n'y a que toi, mon disciple qui m'intéresses et dont je m'inquiète de manière démesurée. Tu sautes dans mes bras, tes jambes ceignant ma taille et tes bras mes épaules. J'enroule les miens, de bras, autour de ton torse frêle, dans ton dos pour te serrer doucement, ma tête partant au carrefour de ton cou et de ton épaule. J'y cherche ton odeur, celle que j'aime tant, mais je ne peux que sentir la suie et les cendres. Ma tête se redresse, embrasse ta joue, ta tempe, cherche tes lèvres brièvement avant de te presser un peu plus contre moi.

- Tu dois pas rester ici ! Tu pleures, mais tu restes compréhensible. Je fronce les sourcils. Pourquoi ne pourrais-je pas... Faut vite que tu partes, c'est hyper dangereux, y'a des ... des fous furieux, des dieux qui veulent foutre la merde ! Oui, c'est dangereux, une église a pris feu tout de même! Et pire que cela, tu étais dedans! ... Des... fous furieux? comment ça? Qu'est-ce que tu as vu? Des Dieux? Je fronce les sourcils, imaginant le pire. Les Nouveaux Dieux se cachent parmi la population humaine bien mieux que nous autres, anciens, est-ce que... est-ce qu'ils pourraient être là, déjà présents? Je tente d'observer la foule un peu plus discrètement avant de me rendre compte que c'est absurde.

Cette maison de culte brulée, ce sanctuaire incendié fait parti des nouveaux dieux, alors... pourquoi iraient-ils mettre le feu à leur propre autel sacré? Non, ça serait donc un ancien dieu? ou alors les nouveaux dieux tentent de nous mettre la faute sur le dos. Attirer les Anciens hors de notre tannière... C'est dans leurs cordes. De toutes évidences, ancien ou nouveau, celui qui avait mis le feu à cette église était en effet, dangereux. Et il ne fallait pas rester là. Ne cherchant pas le moins du monde à te déloger, je m'écarte un peu de la foule. J'ai pas envie qu'on nous crie dessus. J'ai pas envie que plein de gens nous observent, j'ai pas envie de craindre encore pour toi. Je te veux à l'abri, loin. Surtout que je sens déjà les âmes des mourrants venir quémander de l'aide.

- Il ne peut plus rien t'arriver, n'y pense pas, je suis là.

Je te serre un peu plus dans mes bras, avant de faire quelques pas, me dirigeant vers le trottoir le plus proche, à l'abri de la cohue, du brouhaha. Je cherche à longer les murs parce que si ce que tu dis est vrai, je ne tiens pas à être surpris par un dieu. Je connais pas mal d'Anciens Dieux de visu, mais il est vrai que pour les nouveaux dieux, c'est différent. Déjà, je devais te calmer un petit peu. Ma main droite quitte ton dos pour repousser tout doucement ta tête, afin que je puisse la voir, surtout son visage. J'essuie du bout des doigts les larmes qui coulent encore. Je tiens à m'assurer également que tu n'es pas blessé. Il ne me vient même pas à l'idée de te questionner sur la raison de ta présence ici. Au final, ce n'est guère important.

- Tu es certain de ne pas être blessé? Je te porte toujours et pour le moment j'ai aucune intention de te poser à terre. On va rentrer au Lost, d'accord? Ca ira mieux après. Je capture tes lèvres quelques secondes, peut-être pour te transmettre un semblant de force, peut-être pour m'assurer que tu vas bien. Comment sais-tu qu'il s'agit là de l'oeuvre d'un dieu?

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Anonymous
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 Re: (Loris & Draven) Take me Home   Lun 25 Mai 2020 - 22:10
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Take me Home

La première urgence était d'avertir Draven du danger qui rôdait autour d'eux pour qu'il puisse se tenir sur ses gardes et qu'il ne soit pas pris au dépourvu en cas d'attaque. Loris avait l'impression que des ennemis se planquaient dans chaque coin d'ombre et qu'ils pouvaient leur tomber dessus à tout moment, sans crier gare. Il voyait encore les visages inhumains de ces êtres sauvages aux yeux injectés de sang qui s'étaient jeté sur lui pour essayer de le brûler vif, pendant qu'ils étaient eux-même dévorés par les flammes. Cette vision cauchemardesque le hanterait sûrement encore longtemps, jamais il n'aurait cru possible qu'une telle barbarie puisse exister.

Toujours sous le choc, il se sentait incapable de croiser les regards de tous ces inconnus qui contemplaient les lieux du carnage, dans une curiosité morbide. Certains le dévisageaient, ils sentaient leurs regards le piquer. Il avait l'impression de ne sentir que des ondes hostiles tout autour de lui, percevant les murmures de ceux qui les entouraient alors qu'il s'accrochait désespérément aux bras de Draven. Enveloppé dans la chaleur de son étreinte et la douceur de ses baisers, Loris ferma les yeux, le corps toujours secoué de sanglots silencieux. Maintenant qu'il était là, plus rien ne pouvait lui arriver. C'était tout ce qu'il avait besoin d'entendre et il se focalisa sur les paroles du dieu avec une confiance absolue, se nichant dans la puissance de son aura. Il savait que Ghede Nibo était réellement la divinité qui possédait le plus d'adresse, d'intelligence et de charisme dans tout l'univers, personne ne pouvait l'égaler. Il était si... merveilleux.

Quelques pas plus loin, il y avait déjà moins de bruit et sous l'impulsion de Draven, il recula son visage pour ouvrir enfin les yeux. Les larmes avaient fait couler son maquillage en sillons noirs contre ses joues, ses cheveux sentaient la fumée, ses vêtements étaient souillés de poussière et de cendres. Pourtant, ses yeux sourirent naturellement au travers de ses larmes, dès qu'ils croisèrent ceux de son dieu. Son cœur battait déjà plus fort sous les douces caresses de ses doigts et il s'emballa un peu plus sous le baiser. Même quand il se sentait au plus bas, il ne pouvait que sourire, quand il était là. Ses paupières ployèrent un moment, il serra Draven avec force contre lui, en inspirant profondément, le cœur gonflé par le réconfort de se sentir là, dans ses bras.

- Non... je vais bien... Sa voix était brisée et il tenta de l'éclaircir pour mieux le rassurer. J'ai juste été enfermé dans une crypte et c'était... compliqué... Mais j'ai pas été touché. Loris étouffa un sanglot et se mordit la joue pour ne pas se remettre à pleurer avant de hocher la tête. Oui, ramène moi, s'te plait, partons d'ici, j'en peux plus de ces vautours...

Il n'était plus qu'un corps tremblant dans les bras du dieu, son cœur était meurtri, son esprit était confus et il se sentait surtout pourri de l'intérieur. Il essaya pourtant de répondre de façon cohérente à la question de Draven, d'une voix qu'il tentait de garder stable.

- Il y avait de la magie divine dans tout ça... les gars qui m'ont attaqué étaient complètement dingues, ils portaient des peaux de bêtes et des armes... aztèques, je crois. J'ai vu un borgne bizarre devant l'église et il avait l'air de... d'un sadique ? Je crois que c'est lui qui commandait les barbares... ils se sont immolé par le feu et ils se battaient quand même, comme des possédés...

La voix de Loris était sèche et monocorde. C'était comme si la cendre et la fumée l'avaient envahi. Et si l'étincelle de vie brillait encore dans ses yeux, c'était uniquement grâce à la présence de cet être divin qui le portait dans ses bras.

- J'veux plus voir personne... personne à par toi, mio caro...

Dans son trouble, ces mots en italien lui échappèrent, sans qu'il n'y prenne garde. Depuis que leur relation avait évolué, un peu plus de deux semaines en arrière, Loris ne s'était pourtant jamais laissé aller à s'exprimer de cette façon. Il ne voulait pas que ses sentiments le dépassent. Mais en cet instant, il était bien trop déphasé pour réfléchir.  
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Anonymous
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 Re: (Loris & Draven) Take me Home   Sam 30 Mai 2020 - 11:39

Take me Home


Je sais parfaitement que tu n'aimes pas les églises, pour me l'avoir maintes et maintes fois répété. Je sais aussi que tu aimes... déposé cette haine sur les murs des batiments. Je me doute que c'était ce que tu étais en train de faire, mais comment t'es-tu retrouvé à l'intérieur? Parce que tout à l'heure, même si je n'ai pu m'approché, j'ai bien senti ta présence sous terre, je l'ai vu, ce halo lumineux qui t'entoure quand tu es loin de moi, alors pourquoi es-tu entré dans ce lieu maudit? Je te veux en sécurité, alors je m'écarte de la foule, mon dos vers les vitrines, mon regard balayant les curieux. Une main toujours dans ton dos pour te soutenir, l'autre dans tes cheveux pour te rassurer. Si je pouvais je te bercerais, mais je me contente de te garder dans mes bras, de chercher à t'envelopper de tout mon être.

Quand je cherche ton visage, pour m'assurer que tu n'es pas blessé, je sens bien l'odeur des cendres dans tes cheveux, et il en reste même sur ton visage. Des stries noires coulent de tes yeux, signe que ton maquillage a coulé. Ton corps tout entier tressaute encore sous les sanglots. Bon sang, tu es dans un état pas possible, ce qui me fait sourire, parce qu'ainsi, tu n'as jamais été plus naturel. Et c'est ce que j'apprécie tellement chez toi. Alternant mon bras pour te soutenir, je cherche dans mes poches un mouchoir ou un morceau de tissu. J'en trouve un, en tissu, justement et je m'emploie à essuyer, non seulement tes larmes, mais également ton mascara qui a coulé. Voilà, c'est un peu mieux, non? Un baiser et j'écoute tes explications. Entendre les témoins de l'incendie ne m'intéresse pas, c'est toi et ton avis qui m'importent.

Tu vas bien, ce qui me rassure tout de même. Tu veux rentrer, tout simplement, mettre tout ça derrière soi et oublier. Je connais aussi cette peur panique que tu as face aux morts et le passage dans la crypte n'a pas dû t'apaiser le moins du monde, plus on s'en écartera, mieux cela vaudra. Tu m'expliques alors pourquoi tu insinues que les dieux sont derrière ce brasier. Des hommes portant des peaux de bêtes? Des fanatiques? Des armes aztèques? Je fronce les sourcils. Comment peux-tu savoir qu'ils étaient aztèques? Un borgne? Cela devient de plus en plus étrange. Ton visage étant désormais moins effrayant, du moins pour un curieux qui poserait les yeux sur toi, je fourre le mouchoir dans ma poche et replace ma main contre tes cheveux alors que tu réitères ta demande d'aller loin d'ici. Je reconnais vaguement l'italien parce que pas mal de Dieux, au Sanctum le parlent.

- Alors je te rammène à la maison.

Nous n'allons pas nous attarder ici. Si en effet c'est un dieu qui est à l'origine de tout cela, il sera plus judicieux de le laisser tranquille. D'une part si c'est un nouveau dieu, je n'ai pas envie de l'affronter tout seul, surtout avec toi à protéger ou à la vue de tous. Et si, comme tu le supposes il s'agit d'un aztèque, alors je préfère le laisser à sa colère ou à son oeuvre. J'en apprendrais peut-être plus au Sanctum. Je retrouve rapidement la voiture, toujours en double file, et sans contravention. Je pense que tous les policiers doivent être occupés à protéger les alentours de l'église incendiée et que je ne dois pas être la seule voiture à l'arret ainsi. En tout cas, je ne t'y conduis pas, je vais rentrer à pied, te gardant encore dans mes bras, je veux d'abord m'assurer que tu calmes tes pleurs et tes peurs avant de te libérer de mes bras.

- Tu verrais ta tête... Tu m'as tellement fait peur... Je t'embrasse doucement, au coin des lèvres, dans un mouvement chaste et éthéré. On rentre à la maison, je te colle sous la douche et tu m'expliqueras comment tu as terminé dans la crypte, d'accord? C'est un bon programme pour toi? Un sourire et je te sens déjà un peu plus détendu. J'aime te porter ainsi, parce que d'un certain côté, je te sens tellement fragile et d'un autre, tu es toujours sauvage alors t'avoir dans mes bras comble mon bonheur de tous les côtés. Maintenant, tout ce à quoi je veux que tu penses c'est que plus rien ne peut t'arriver. J'en profite pour te voler un nouveau baiser, sur le front alors que ta tête traine toujours contre mon épaule.

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 Re: (Loris & Draven) Take me Home   Jeu 4 Juin 2020 - 17:48
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Take me Home

Les gestes de Draven étaient si doux et délicats contre son visage, humide de larmes. L'esprit de Loris était trop engourdi par l'angoisse et la peine pour réfléchir de façon cohérente et sans doute que ses explications n'étaient pas très claires. Il ne désirait rien d'autre que se cacher dans l'étreinte protectrice du dieu, s'accrochant à ses bras sans réussir à se décrisper. Le calme et les gestes apaisants de Draven agissaient pourtant comme un baume des plus réconfortants. Les caresses chastes de ses lèvres lui offraient une dose d'énergie chaleureuse. Tout autour d'eux, même s'ils s'étaient éloignés de la foule, l'odeur terrible des corps calcinés flottait encore. Plusieurs ambulances se rapprochaient, afin d'emporter les nombreux cadavres que les pompiers découvraient parmi les décombres fumants de l'église. Dans cette ambiance morbide, Loris ne parvenait pas à se défaire totalement de cette crise de panique violente qui s'était prolongée bien trop longtemps durant son temps d'enfermement dans la crypte. La peur tempêtait dans tout son être, le faisant toujours trembler malgré lui, dans les bras de Draven. Il hocha la tête à sa réponse. La maison. Le Lost H(e)aven était leur maison, à tous les deux, leur foyer. Ce mot comportait une signification tellement précieuse, surtout dans la bouche de Draven, et Loris frissonna, non pas de peur cette fois.

Jusque là, il n'avait pas pensé un seul instant à reposer les pieds au sol. Dans ses bras, il se sentait protégé du reste du monde et Draven pouvait bien le conduire où il voulait, tant qu'il ne le relâchait pas. Le Lost H(e)aven n'était pas voisin de l'église mais sur le moment, Loris était trop bouleversé pour le réaliser et il ne remarqua même pas que Draven délaissait sa voiture. Pourtant, à son commentaire, Loris sentit une pointe de honte le percuter, juste avant qu'un léger baiser au coin de ses lèvres n'apaise un peu cette sensation. Tu verrais ta tête... avait dit Draven, et Loris se cacha le visage contre le creux de son épaule.

- Ne me regarde pas, je voulais pas que tu me voies comme ça... murmura-t-il, conscient tout à coup qu'il devait être horrible à faire peur.

Mais Draven avait poursuivit, lui proposant un programme avec des mots toujours très apaisants, sans qu'il ne fasse mine de le relâcher une seule seconde. Loris soupira contre son cou, acceptant de se détendre un peu, la tête posée contre son épaule. Il ferma les yeux, se concentrant sur ce baiser et cette promesse, que plus rien ne pourrait lui arriver.

- D'accord... colle moi où tu veux, tant que tu restes avec moi... Sous la douche aussi...

Pendant que Draven marchait, s'éloignant peu à peu de la place de l'église et de toute cette foule, la respiration de son disciple, toujours hachée de sanglots, se calma progressivement. Après un moment de silence, Loris se rendit compte qu'ils avançaient depuis un certain temps et qu'il était toujours accroché aux bras de son dieu. Il se sentit vaguement confus de lui avoir imposé cet élan impulsif mais en même temps, il se réjouit secrètement que Draven ne l'ait pas relâché, et n'ait même pas manifesté la moindre lassitude de le porter ainsi.

- Tu peux me déposer, si tu veux... murmura-t-il contre son cou. Je sais que t'es costaud mais j'ai pas envie de te gêner... les gens vont nous regarder de travers...

Loris soupira un peu. Il ne supportait plus les regards haineux des autres, il était arrivé à saturation. Ce n'était pas pour autant qu'il avait envie de relâcher Draven, tout au contraire, et il s'accrocha à lui, plus langoureusement.
 
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Anonymous
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 Re: (Loris & Draven) Take me Home   Mer 10 Juin 2020 - 18:28

Take me Home


Aux yeux de Ghédé Nibo, tu restes un enfant, certes, et en particulier en cet instant, un enfant à consoler, mais pour Draven, tu es un frère doublé d'un coeur à consoler. Le dieu que je suis te garde dans les bras te protégeant de tout ce qui pourrait t'agresser, aussi bien autour de cette église, ce lieu de culte qui a été le théâtre d'un chaos indescriptible, mais aussi du sol, sur lequel je refuse de te laisser redescendre. Je préfère largement te garder dans mes bras, aussi frêle que tu sembles l'être, je te sais pourtant fort et sauvage, impétueux et indomptable. L'homme que je suis te garde aussi dans les bras parce que sous couvert de vouloir te réconforter, je me rassure également, te savoir vivant est ma priorité, te savoir sain et sauf, malgré l'épisode probablement perturbant et douloureux que tu as subi dans la crypte, est mon désir le plus cher, alors oui, je te garde dans mes bras et cela sera jusqu'à ce que je ne puisse plus te porter, c'est à dire, à la maison, au Lost, à cette douche que je vais te faire promettre de prendre.

- Ne me regarde pas, je voulais pas que tu me voies comme ça...

J'esquisse un sourire amusé. Malgré les évènements et les horreurs que tu as dû voir, tu restes indomptable à ce sujet. Je sens contre mon cou, tes pleurs qui ne veulent pas tarir. Ton corps arrête de frissoner au fil de mes pas et même ta respiration ralentit, surement que tu es bercé par la marche tranquille qui nous entraine vers notre havre de paix, loin de l'agitation qui désormais se trouve à plusieurs pâtés de maison derrière nous. Une pensée pour la voiture abandonnée. Bah, qu'importe, j'irais la faire chercher ou j'en rachèterais une autre, ce n'est guère important. Non, vraiment ce qui me préoccupe, c'est simplement ton bien-être. D'ailleurs, c'est à cet instant que je te propose de te coller sous la douche, car il y a toujours l'odeur de la crypte, du feu et de la peur collée sur toi. Je ne retiens pas non plus ce sourire amusé qui traverse mes traits quand tu acceptes, m'invitant par la même occasion. Comme si je pouvais te laisser seul après une telle épreuve. Je sais que les disciples sont supposés être faits pour être de vrais soldats divins.

- Pour une fois, c'est moi qui vais prendre soin de toi.

A aucun moment je ne m'arrête pour te déposer, je continue de marcher, une main sous ton postérieur, l'autre dans le dos pour te maintenir contre moi. Les gens, badauds, passants, habitants peuvent nous regarder bizarrement, je ne cherche nullement à rencontrer leur regard. Je n'ai qu'un but, celui d'atteindre le Lost H(e)aven en te portant avec douceur, pour que tu puisses te sentir le plus en sécurité possible. Pour un peu, on nous prendrait pour un père portant dans ses bras son enfant qui a bien trop grandi. C'est ce que je devine dans les yeux de ceux que je croise, mais rapidement viennent l'incompréhension, l'outrage et presque la colère. Néanmoins, comme je l'ai dit, je m'en fous royalement. Ils ne sont pas mes croyants et ne le deviendront jamais, trop engoncés dans leur manière d'être et leur esprit fermé. Qu'importe, de toutes manières, tu es bien plus important à mes yeux. Je ris même quand tu ouvres une fois de plus la bouche. Te poser? Non, je n'en ai guère envie. Pour une fois que tu es dans mes bras et que tu es rien qu'à moi.

- Et? Depuis quand le regard des autres te gêne? Après tout, n'es-tu pas un de ceux qui se pavanent sur la scène, maquillé à outrance dans des tenues plus que osées? Laisse-moi te garder dans mes bras. J'aime ça. En plus, je sens tes bras se resserrer. Ta bouche dit quelque chose, mais ton corps agit différemment. On est presque arrivé de toutes manières. Oh, ce n'était pas vraiment vrai. On est peut-être à la moitié, mais hors de question de te relacher. Je continue jusqu'à ce que je vois enfin les portes du Lost. Je les pousse du pied et pénètre à l'intérieur, te portant toujours, grimpant les marches sans adresser le moindre regard à qui que ce soit. Certains des pensionnaires se trouvent dans la salle et ne font que nous regarder passer, gardant le silence. Je suis parti comme un fou furieux tout à l'heure et je reviens avec un Babycake effondré dans mes bras. Ils se doutent qu'il s'est passé quelque chose de grave. Ce n'est qu'à ta chambre que j'ouvre de nouveau la bouche. Ta chambre, là où tu es le plus en sécurité. Doucement mes bras se desserrent. Tu n'as plus rien à craindre, tu es à la maison. Un baiser sur le front. Et maintenant, on va s'occuper de toi, d'accord?

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Anonymous
Invité
 Re: (Loris & Draven) Take me Home   Mer 17 Juin 2020 - 20:39
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Take me Home

Qu'il puisse se tracasser pour son apparence dans une situation aussi terrible aurait pu paraître complètement décalé mais, au travers de tous ses tourments, Loris y pensait quand même. Il ne voulait pas que Draven le voit moche, il refusait de lui offrir l'image pitoyable d'un faible, il s'interdisait d'apparaître imparfait à ses yeux. C'était sans doute puéril, narcissique ou superficiel, il n'en savait foutre rien, mais c'était comme ça. Sans doute que s'il avait été capable de sortir de l'église comme une fleur, le teint frais comme une rose, en cachant ses émotions derrière un masque, il l'aurait fait. Alors, il aurait embrassé Draven du bout des lèvres, avec grâce et modération, et il serait parti à son bras dignement, la tête haute et sans un regard en arrière. Mais l'angoisse était trop forte, la peine trop insurmontable et aucun maquillage ni aucun jeu d'acteur n'aurait pu les dissimuler. Le naturel s'était imposé, sous cette extrême impulsivité où Loris avait cédé sans réfléchir au besoin primal de se réfugier dans ses bras. Il avait besoin de Draven autant qu'il avait besoin d'oxygène. Dans cette crypte où il étouffait, la seule chose qui lui permettait de tenir, c'était l'espoir qu'il viendrait le chercher. A présent qu'il se trouvait là, dans l'alcôve rassurante de ses bras, il y resta caché, risquant des regards furtifs de temps en temps, tandis qu'ils avançaient, s'éloignant peu à peu des lieux de l'incendie.

Les passants qu'ils croisaient ne pouvaient pas comprendre ce qui les liait et de multiples questions s'allumaient dans les yeux curieux. La curiosité laissait place aux jugements. Loris sentaient des regards désapprobateurs contre sa nuque, il percevait certains murmures sans vraiment les entendre. Qu'un jeune adulte s'accroche de cette manière aux bras d'un homme leur paraissait déplacé, voire malsain. Ce n'était pourtant pas eux qui allaient l'obliger à le relâcher. Ses sentiments pour Draven étaient si extrêmes qu'il n'arrivait pas à les définir. Ça lui faisait peur, parfois. Il avait peur de se faire renverser et de s'y noyer, comme sous la force des vagues trop puissantes. Loris ne savait pas toujours ce qu'il désirait, ses envies étaient contradictoires. Il voulait que Draven le câline, le couve et le console, comme un enfant. Il voulait aussi qu'il l'aime, le désire et le caresse comme un amant. Il voulait tout et son contraire. Mais que voulait le dieu, de son coté ? Loris le savait encore moins.

Draven riait, il n'avait l'air ni fatigué ni gêné. Il était tellement fort, physiquement et moralement, et au delà de sa peine, Loris ressentit une pointe d’admiration soulager son cœur.

- Ils peuvent nous regarder, moi j'm'en fous, ils n'ont qu'à imaginer ce qu'ils veulent murmura-t-il, le visage toujours caché contre son cou.

Comment aurait-il pu être gêné d'être dans ses bras ? Au contraire, il en était fier, et il aurait eu envie que tout le monde les voit ensemble. Draven aimait ça et à sa phrase, Loris sourit contre son cou, refermant plus étroitement ses jambes autour de sa taille. Il sentait la main solide sous ses fesses et il espéra que les médisants s'en étouffent d'indignation, à se demander s'il était le petit garçon ou l'amant secret de ce bel homme musclé qui le transportait.

- On ne s'était jamais promené comme ça, tous les deux, comme si... on était ensemble.

Mais sa voix encore enrouée ne termina pas sa phrase. Ils n'avaient jamais eu l'occasion de s'afficher en public, ni même de marcher simplement main dans la main. Loris aurait juste voulu que tout cela se passe dans d'autres circonstances que cette situation dramatique où il se sentait si dévasté, les larmes encore accrochées à ses cils. En général il se foutait bien que les gens le critiquent, l'insultent ou le menacent. Quand ça lui arrivait, il se contentait de passer son chemin et ignorer les haineux. Mais absolument jamais il n'aurait supporté qu'on puisse s'en prendre à Draven, mal lui parler ou lui jeter de mauvais regards.

- Je ne laisserais jamais qui que ce soit te faire du mal... souffla-t-il.

Il n'avait certes pas réussi à sauver son père et il se mortifiait pour ça, même si l'homme lui avait fait vivre l'enfer. Mais jamais personne ne l'empêcherait de défoncer les portes de toutes les cryptes pour rejoindre Ghede Nibo. Jamais. Pourtant, le reste du trajet se passa tout aussi bien. Bercé par le rythme tranquille de leur avancée, Loris s'efforça de contrôler les marques d'angoisse qui pesaient sur son cœur. La tristesse, en revanche, il ne parvenait pas à s'en défaire.

Il n'avait envie de parler à personne et il fut soulagé qu'aucun des pensionnaires du Lost ne leur adresse la parole. Le visage caché dans le creux du cou de son dieu, il garda les yeux fermés, laissant à Draven le soin de le mettre à l'abri. Soulagé encore une fois, d'être protégé par son étreinte solide qui lui épargnait d'avoir à affronter les regards des autres. Il se sentait trop las, à bout de nerf, privé de toute énergie sociale et désorienté. Mais Draven était là, pour s'occuper de lui et quand il desserra ses bras pour lui annoncer qu'ils étaient à la maison, Loris accepta enfin de laisser ses jambes se tendre pour regagner doucement le sol. La maison, ces mots firent naître un nouveau sourire sur son visage triste. Il resta néanmoins contre Draven encore un moment, recevant son baiser sur le front avant de hocher la tête, sans répondre immédiatement. L'endroit choisi pour le placer à l'abri répondait probablement à certaines questions. Il se trouvaient dans sa chambre d'adolescent parce que c'était probablement ainsi que Ghede Nibo le considérait toujours. Comme son petit protégé. Loris esquissa une légère moue. Redressant ses yeux humides vers lui, il oublia sa mine affreuse l'espace d'un instant pour lui offrir son visage, sans plus se cacher.

- Tant que tu es avec moi, j'ai jamais peur de rien. Si t'es là pour t'occuper de moi, j'ai besoin de rien d'autre.

Impulsivement, il se hissa alors vers lui pour rejoindre ses lèvres et y poser un léger baiser. Sa main chercha la sienne et il l'entraîna vers son lit pour s'y asseoir. Loris posa sa tête contre l'épaule de Draven et s'imprégna du décor familier de cette chambre que Ghede Nibo lui avait offerte quand il n'était encore qu'un ado en fugue. Son armoire, pleine de vêtements et de froufrous. Sa coiffeuse remplie de trousses de maquillage multicolores. Des posters de chanteuses aux murs, une rose séchée offerte par Draven plusieurs mois en arrière et conservée précieusement sur l'étagère, tous ces petits souvenirs de leur vie ensemble, des photos scotchées un peu partout, un dessin gribouillé et abandonné sur la table de chevet avec l'inscription L+D. Trop déphasé pour songer à le cacher. Pas plus que les photos de Draven torse nu qu'il conservait sous son matelas depuis plus d'un an et qui avaient nourris ses fantasmes nocturnes. Loris ne voulait penser à rien, il désirait juste se répéter en boucles les paroles de Draven, le laisser s'occuper de lui et profiter de sa chaude présence.

 
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 Re: (Loris & Draven) Take me Home   Dim 21 Juin 2020 - 10:56

Take me Home


Tu reprends un petit peu du poil de la bête quand je t'en fais la remarque. Mais tu restes dans mes bras et je te porte sans discontinuer, marchant tranquillement, comme pour chercher à te bercer au travers de la ville. Je me fiche des regards étonnés, concupiscents, dégoutés ou méprisants des passants. Je suis en train de porter mon disciple dans les bras, je ne vois pas où serait le Mal. Je ne vois pas pourquoi je choque le monde. Parce que c'est un homme qui porte un autre homme? Peut-être. Je m'en fiche, je suis fier d'être qui je suis et cela me suffit amplement. Je sais qu'il en est de même pour toi. Peut-être même plus encore, car tu n'as jamais hésité à te maquiller à outrance, à te vêtir dans des tenues les plus improbables, juste pour énerver le monde, pour le défier dans sa vision spariate, pour exister tout simplement. A ta remarque, je souris. Oui, c'est vrai que je ne t'ai jamais transporté ainsi.

- Ah oui? Maintenant que tu le dis, c'est vrai...

En trois ans, j'avais toujours été là pour toi, à te protéger. Cette retraite en Amazonie avait été peinte d'un désir de récupérer des plantes rares et précieuses, mais c'était surtout pour m'éloigner de toi. Je venais de te faire mon disciple et l'envie de me rapprocher intimement de toi s'était faite trop grande. Je pensais qu'une distanciation était nécessaire pour ne pas te forcer à quoi que ce soit. Et lorsque j'ai décidé de rentrer, j'avais cru être "guéri", mieux préparé, mais non... Toi, tes bras et ton regard avaient eu raison de moi et j'avais succombé à nouveau, ne pouvant résister. Un dieu prend ce qu'il veut, hein? Est-ce que tu étais vraiment prêt, ce soir-là? Peut-être, surement. Je n'aurai rien fait si cela n'avait pas été le cas. Mais on arrive déjà et je passe les portes du Lost sans mot dire. La nouvelle de la maison du culte en feu avait dû arriver avant nous et certains pensionnaires nous regardent inquiets.

Mais je ne dis rien et grimpe les marches pour atteindre les chambres. Je ne t'emmène pas dans ma chambre, parce que je veux que tu te sentes vraiment en sécurité, c'est donc dans la tienne que je guide mes pas et te dépose doucement sur le sol. Tu lèves ton visage tout humide encore vers moi. Bon sang, tu parais si jeune encore. Un court baiser plus tard tu m'entraines jusqu'à ton lit et je m'y assois également. Pendant que tu poses ta tête sur mon épaule, j'en profite pour observer ta chambre également. C'est vrai que je n'ai pas souvent l'occasion d'entrer dans ces pièces personnelles. Chacun mérite sa vie privée, non? Mais tu es mon disciple, ta vie privée est la mienne, et l'inverse est tout aussi vrai, du moins, c'est ainsi que je le vois. Et puis doucement, je me lève et entreprends de retirer tous les accessoires que tu portes. Comme je te l'ai promis, je compte bien m'occuper de toi, laver cette fumée qui empeste tes cheveux.

- Voyons voir si on arrive à retrouver notre Loris national sous tout ce maquillage coulé et cette poussière, hmm?

Un sourire plus tard et je t'attrape les mains pour que toi aussi, tu te redresses, alors que je te dévets. Le haut d'abord, lachant les vêtements au sol, on ramassera ça plus tard. Nu comme un ver de terre, je te pousse vers la douche. Ne t'inquiète pas, je vais t'y rejoindre... Je tourne les mitigeurs pour trouver la bonne température avant de te coller dessous. Je ne quitte pas les lieux et vire à mon tour les vêtements que je porte en quelques dizaines de seconde. Et puis, à mon tour, j'entre dans la cabine. Déjà le maquillage est presque entièrement parti. Malgré l'eau qui plaque tes cheveux, il y a encore cette odeur de brulé et je me sers d'une bouteille de shampoing pour te laver la tête avec minutie, laissant mes doigts masser ton cuir chevelu. Voilà, c'est déjà beaucoup mieux, non? Et voilà que déjà l'eau rince tes cheveux, mais je continue cette sorte de massage cranien. J'aime prendre soin de toi.

- Ca va mieux?



Dernière édition par Draven Alvares le Ven 3 Juil 2020 - 14:17, édité 1 fois
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 Re: (Loris & Draven) Take me Home   Dim 28 Juin 2020 - 18:51
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Take me Home

Assis sur son lit, sa tête posée contre l'épaule solide de son dieu, Loris se sentait éteint, son esprit déconnecté et son corps semblable à une coquille vide. Il ne tremblait plus, les larmes avaient cessé de couler et les sanglots avaient cédé la place à une respiration très calme. Pourtant, il restait toujours en état de choc, il gardait une sensation d'oppression très douloureuse dans la poitrine, comme si on l'écrasait avec un rouleau compresseur, et il avait l'impression que sa tête bourdonnait. Incapable de réfléchir ni de prendre soin de lui-même, il fonctionnait au ralenti, engourdi et trop raide. Les yeux hagards, il se laissa faire comme une poupée pendant que Draven le délestait de ses affaires. Ainsi, il put lui ôter ses longues boucles d'oreilles en tissu, noircies et bonnes à jeter, ainsi que les colliers modernes qu'il portait autour du cou. Loris ébaucha un vague sourire aux paroles bienveillantes du dieu. Il aimait sa voix, ses intonations, sa façon d'articuler les mots. C'était comme une douce musique au creux de laquelle il avait envie de se laisser bercer. Il aurait aimé que Draven continue, qu'il lui dise plein de choses, il aimait tellement l'entendre lui parler. Mais de son coté, il n'arrivait pas à exprimer quoique ce soit.

Le sourire du dieu était tellement beau que Loris aurait pu mourir pour ça. Mais Draven voulait juste qu'il se redresse alors il suivit son mouvement. Se faire déshabiller par lui aurait pu être un jeu très érotique en d'autres circonstances et même dans son état de torpeur, le contact des mains chaudes contre sa peau l’électrisait délicatement. Mais il se sentait trop déphasé pour vraiment y réagir et il se contenta de se laisser faire docilement jusqu'à rejoindre la douche. Une fois à l'intérieur, il s'adossa au mur et frissonna légèrement sous le contact froid du carrelage. D'un regard absent, il suivit les gestes de Draven, entourant son propre corps de ses bras dans un léger soupir lorsque l'eau tiède ruissela sur lui. Au cours de cette dizaine de seconde où il se retrouva seul dans la cabine,  une sensation d'abandon le heurta brutalement et de nouvelles larmes brouillèrent ses yeux.

Loris n'avait pas bougé, il était resté figé dans la même posture, prostré dans une attitude angoissée, lorsque Draven revint auprès de lui. Son corps d'athlète intégralement nu fut offert lui aussi aux jets d'eau. Loris le dévisagea d'un air bouleversé, comme s'il l'avait cru parti pour toujours et expulsa un profond soupir tremblant. Il ferma les yeux pendant que Draven entreprenait de lui laver les cheveux. L'odeur agréable du shampoing remplaça celle si désagréable du brûlé et Loris s'attacha à ses sensations. Les doigts contre son crâne et ce massage délicat chassaient une part de ces picotements horribles qui vibraient dans sa tête. La voix du dieu résonna doucement dans la cabine, envahie par la musique de l'eau qui ruisselait sur eux et Loris s'éclaircit la gorge, pour se forcer à répondre.

- Oui ça va mieux... j'ai jamais autant aimé prendre une douche.

A ses mots, Loris s'adossa au torse du dieu. Ça ne pouvait qu'aller mieux avec Draven qui prenait soin de lui de cette façon, évidemment. Dans cette petite cabine où ils étaient seuls, rien que tous les deux, il se sentait encore plus à l'abri, coupé du monde, comme dans une bulle de protection et c'était juste exactement ce dont il avait besoin. Contre son dos, le torse chaud du dieu était ferme et musclé, son aura et sa force l'enveloppaient et le lien magique qui les unissait plongeait le disciple dans un confort des plus appréciables. Pourtant, il n'arrivait pas à se débarrasser de ce poids qui le meurtrissait et écrasait son cœur. Son père venait de mourir quasiment sous ses yeux et il ne savait pas du tout ce qu'il devait ressentir. C'était un salaud qui l'avait maltraité toute sa vie et qui avait même tenté de le tuer. Loris en restait traumatisé jusqu'à aujourd'hui, rempli de rages et d'angoisses diverses qui ne guériraient probablement jamais complètement et tout ça à cause de ce type. S'il était mort, il aurait du s'en réjouir et pourtant ce n'était pas le cas. Loris n'arrivait pas à poser des mots sur tout ça, ce n'était pas qu'il voulait le cacher à Draven mais il se sentait juste incapable de communiquer correctement. Alors, au lieu de parler de ce qui le rongeait, il se concentra sur le moment présent.

- Est-ce que tu crois que t'as retrouvé ton Loris, sous toute cette crasse ?

Si Draven voulait continuer à le laver complètement, il ne demanderait pas mieux. Pourtant, même s'il essayait de retrouver une voix normale, elle restait toujours écorchée. Loris se tut un moment, toujours adossé à lui, se pressant légèrement contre son corps. Il ressentait les émotions du dieu, son affection, sa chaleur, sa si douce bienveillance. Jamais il ne s'était senti aussi proche de qui que ce soit dans toute sa vie. Jamais il n'avait éprouvé autant de confiance et d'admiration pour un autre être. A chaque fois qu'il souffrait, il trouvait un réconfort infini dans ses bras. A chaque fois qu'il voyait son sourire, c'était comme un rayon de soleil, doux et lumineux.

- Je t'aime, Draven, tu sais. Murmura-t-il et ses mots se perdirent dans l'eau qui tombait sur eux.
 
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 Re: (Loris & Draven) Take me Home   Ven 3 Juil 2020 - 14:53

Take me Home


Mon pauvre Babycake. Tu es complètement perdu, encore sous le choc. Je peux te comprendre, même si je n'arrive pas à imaginer ce que tu as pu ressentir. Je suis un dieu, théoriquement je n'ai pas vraiment d'émotion aussi forte pour ce genre de choses. Je ne peux m'abreuver et que concevoir ce que l'âme de l'humain que j'occupe a pu lui-même ressentir. La peine, la douleur, la joie, oui, mais ce genre de choc... Peut-être lorsqu'il a vu son père se faire assassiner sous ses yeux et que tel un zombie, il avait suivi sa mère, loin de la capitale? Très certainement, j'ai appris à haïr les espagnols perfides, traitres et violents suite à cela. Mais dans ton cas, il n'y personne à haïr. Tu crains tout autant la Mort que tu ne la sers, j'en suis désolé.

Alors oui, je prends soin de toi. Mes gestes se font assurés, malgré la finesse des boucles d'oreille, malgré ta fragilité évidente. Je prends soin de ne pas te blesser ou te heurter. En douceur accessoires et vêtements tombent soit sur la coiffeuse, soit à terre. Je ne profite pas de ta faiblesse pour abuser de toi, non, cela jamais. Je me contente de froler ta peau, de certes te caresser, mais sans chercher à attiser la moindre envie sous-jacente. Je me contenterais presque de ce que je peux prendre, mais dans mon esprit, je veux surtout te déshabiller prestement pour te coller sous la douche et faire disparaitre l'odeur de la Mort, du brulé, de la peine et de la douleur de tes cheveux et de tout ton corps. Je ne t'y laisse pas longtemps, quelques secondes pour me défaires de mes affaires.

Et comme promis, je me charge de te laver, m'attaquant en premier aux cheveux qui ont emmagasiné la poussière, les cendres et les odeurs. Ce n'est que lorsque je suis satisfait du résultat, quand mes doigts glissent dans tes cheveux, propres que je m'attaque au reste du corps. Ta nuque, tes épaules, tes bras, ton torse, ton dos, tes fesses, ton entre-jambe, tes cuisses et même tes pieds, pour être certain de tout effacer, de tout laver et de tout purifier. Et je te laisse profiter d'un petit massage cranien, pour te remonter le moral ou te remettre du baume au coeur. Tu t'appuies contre moi, de ton dos contre mon torse, et moi aussi, d'une certaine manière, je profite de ce calin improvisé. Je souris à ta question. Tu vas déjà un peu mieux, cela s'entend à ton intonation.

- Oui, je l'ai retrouvé, il est bien là, tout contre moi... Toi, tu ne le vois pas?

Je te laisse te reposer contre moi, alors que je commence à jouer avec tes cheveux. Même s'ils sont courts, tant pis, j'y passe les doigts doucement, massant le cuir chevelu et la nuque, pour délasser au maximum ton corps, ta tête surtout. L'eau qui tombe est un massage naturel et agréable, mais je sais aussi que les doigts qui pétrissent la chair peuvent être des plus agréables également. Et voilà que tu ouvres la bouche de nouveau. Tes mots sont à peine audibles, pourtant, ils semblent tomber dans mon oreille avec la force d'un ouragan. Je m'imobilise quelques secondes puis mes mains quittent ta tête pour entourer tes épaules et caresser ton torse. Ma tête vient se poser contre la tienne, les lèvres à ton oreille.

- Bien sur que je le sais... Mais toi, est-ce que tu sais que je t'aime plus encore?

J'embrasse ton épaule avant de retirer mes bras, te faire pivoter sur les talons afin que tu me fasses face. Mes doigts courrent sur ta machoire dans un effleurement fugace. Mon magnifique disciple. J'ai eu tellement peur de te perdre. J'aimerais te dire de ne plus te balader seul, de prendre une des filles ou un des hommes du Lost dans tes pérégrinations, mais te sachant sauvage et indépendant, je n'ai pas envie que tu sois déçu que je bafoue ta liberté autant. Je m'écarte du jet d'eau pour essorrer mes cheveux et finalement sortir de dessous la douche. Je vole une serviette qui se trouve là avant de t'inviter à m'y rejoindre. Puis je frictionne tous tes membres pour te sécher. Un baiser volé plus tard, j'ajoute doucement.

- Est-ce que tu te sens capable de monter sur scène tout à l'heure, ou est-ce que je dis à SweetPie de te remplacer?... Quoi que tu décides, je resterais avec toi.

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 (Loris & Draven) Take me Home

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